16 août 2017

Au croisement d'une croix

La rédaction d'Entremont Autrement invite de temps à autres des personnalités politiques à s'exprimer librement sur un sujet de leur choix. Aujourd'hui c'est au tour de Barbara Lanthemann, présidente du Parti socialiste du Valais romand.

Traversé par la canicule estivale, le Valais somnolait. On parlait certes de vendanges difficiles après le gel et la grêle, mais rien ne semblait pouvoir sortir le canton de sa torpeur.

C’est alors que surgissait le lion Narcisse, tout énervé de son face à face forcé avec le crucifix suspendu dans sa chambre d’hôpital. Une diatribe digne du bonhomme, on aime ou on déteste, c’est ainsi. La presse, toute aussi prise d’un ennui profond, saisissait la balle au bond, certaine d’avoir là un sujet bien flambeur qui en agacerait plus d’un.

Un député-suppléant socialiste en rajoutait une couche, encore tout baigné de sa jeunesse vigoureuse et combattive. Il n’en fallait pas moins pour réveiller d’autres jeunes, ceux-là d’extrême-droite, pas encore remis de la fessée administrée par le peuple valaisan à leur idole, le dénommé « honoraire » (ah bon ?) méchamment renvoyé après 4 ans d’incapacité à gouverner. Les jeunes UDC donc publièrent sur Facebook les coordonnées du jeune socialiste pour encourager je ne sais qui à lui rendre, pourquoi pas, une visite de non courtoisie à l’occasion.

Le réseau social n’a pas apprécié la méthode, bloquant la page des jeunes excités. S’en suivent depuis les commentaires des uns et des autres, offensés ou non, donneurs de leçons et autres penseurs du moment...

Un dimanche soir au pensionnat près de Dijon, quand rentraient du week-end les parisiennes et autres élèves pas trop éloignées du domicile familial, je fus prise d’un cafard terrible. Je n’étais, moi, pas rentrée depuis quelques semaines, la distance m’empêchait de faire mes valises tous les vendredis soir pour rejoindre ma Suisse natale. Une religieuse passant par-là me fit un sermon courroucé et me montrant Jésus suspendu à une croix, me fit remarquer que lui, contrairement à moi, ne pleurait pas sur son sort. Je répondais naïvement du haut de ma certitude d’enfant que lui ne pouvait plus pleurer puisqu’il était mort depuis bientôt 2000 ans. Ma franchise m’a valu une punition exemplaire, un passage à la chapelle et pas moins de chagrin.

Je verrais bien, moi, dans chaque chambre d’hôpital, un serment d’Hippocrate accroché au mur. Et pourquoi pas, la Convention des droits de l’Homme dans le tiroir de la table de nuit. Histoire de rappeler les fondements de l’Humanité qui, si on les analyse avec sincérité, ne s’éloignent pas tant que ça des principes chrétiens. Histoire aussi de rappeler à celles et ceux qui s’étouffent d’indignation en lisant Narcisse, s’indignent au moins tout autant quand un conseiller national UDC propose, la bouche en cœur, de ne plus prendre en charge certains soins médicaux pour des personnes de plus de 90 ans.

Comme le dit le proverbe, si l’habit ne fait pas le moine, dans la même veine, le crucifix accroché à un mur ne fait pas le chrétien pour autant.

Barbara Lanthemann
Présidente du PSVR

1 commentaire:

  1. Madame Lanthemann, il me semble qu'à l'image de Monsieur Buttet avec son hymne national ou encore de la presse (selon vos propos), vous sombrez à votre tour dans l'ennui en choisissant des thématiques qui n'intéressent personne à part quelques fous de Dieu d'extrême-droite et quelques anti-cléricaux nostalgiques... Il n'est pas trop tard pour vous recycler et vous rappeler peut-être que vous êtes la présidente du PS Valais.

    Si comme vous le dîtes les valeurs chrétiennes et les valeurs universelles des droits de l'homme ne sont pas si éloignées, cessez donc de vouloir tant les opposés et préoccupez-vous donc plutôt de leur application sans quoi suivre votre mouvement risque d'être d'un ennui mortel (et pas qu'en période estivale).

    Votre mouvement ferait bien mieux de s'intéresser à de vrais thématiques comme le fait que les Valaisannes et les Valaisans puissent bénéficier toutes et tous de conditions de vie décentes sans être victimes d'esprit de clocher naturellement... On sait bien que vous n'aimez pas ça...

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